Naci Artan itibaren Beloeil, Belgium

naciartan

12/22/2024

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Naci Artan Kitabın yeniden yazılması (10)

2018-05-15 20:40

Admira Soledad-Ec ADM1050EC Elektro Klasik Gitar TrendKitaplar Kütüphanesi

Tarafından yazılmış kitap Tarafından: Admira

(Si je pouvais ce serait trois étoiles & demie. J’aimerais beaucoup qu’on ait des demi-étoiles. Même si c’est certain que j’en ferais un usage abusif.) Bon bon bon. Ce livre c’est pas tout à fait un roman, mais c’est pas non plus un recueil de nouvelles ; en fait c’est surtout une série de vignettes interreliées sur La Havane des années quatre-vingt-dix. La plupart, mais pas toutes, ont pour narrateur Pedro Juan, ancien journaliste dans la quarantaine qui vit maintenant tout en bas de l’échelle, dans une série de chambres sordides où il occupe de temps à autre de petits emplois, vend des trucs au noir & tente de séduire, avec plus ou moins de succès, à peu près toutes les filles qui lui passent sous le nez. Les vignettes parlent un peu toutes de la même chose, de ce qui reste quand la pauvreté, la vraie, s’est installée : l’alcool cheap, le sexe, les histoires, la musique. & puis les tentatives des personnages, tentatives cent fois renouvelées, d’accumuler assez d’argent pour survivre encore un peu. Mais c’est pas mélodramatique : c’est cru, souvent vulgaire, parfois drôle, choquant, jamais tendre, toujours au moins un peu cynique. Parfois ça m’a littéralement donné envie de vomir. C’est sale & ça porte bien son nom. Extrait (mal traduit par moi) : « Ni le décoratif, ni le joli, ni le doux, ni le délicieux ne m’intéresse. [...] L’art sert seulement à quelque chose s’il est irrévérencieux, tourmenté, plein de cauchemars & de désespoir. Seul un art irrité, indécent, violent, grossier, peut nous montrer l’autre face du monde, celle que nous ne voyons jamais ou que nous ne voulons jamais voir, pour éviter quelques malaises à notre conscience. » Premier problème : je suis pas vraiment d’accord avec ça. & le livre au complet est un peu bâti sur ce principe-là. Deuxième problème : Pedro Juan est pas d’une compagnie particulièrement agréable. Je sais que c’est voulu, mais on parle quand même d’un gars qui, entre autres, réussit à convaincre sa blonde de se prostituer, se laisse joyeusement entretenir par elle, puis chiale sa vie quand, lassée, elle finit par sacrer son camp. Tout au long du livre j’étais ambivalente, je passais mon temps à me dire seigneur qu’il a pas d’allure, puis je me rappelais que moi j’ai jamais vécu la misère crasse & que je sais pas si je réussirais encore à avoir une conscience si j’avais pas mangé depuis trois jours. & sûrement que la force du livre est là : tout montrer sans fioritures, sans bons sentiments, pour faire naître exactement ce genre d'ambivalence-là. Je reconnais que c’est puissant & que ça décape, que c’est un livre qui m’a déstabilisée & provoquée & confrontée à plein de choses, & je suis contente (...contente est peut-être pas le mot que je cherche) de l’avoir lu – mais parfois c’était trop. Parfois j’ai eu l’impression que l’auteur se complaisait dans une espèce de dégueulasserie exagérée, qu’il provoquait à répétition juste pour le plaisir de choquer, parce que c’était facile de le faire. & c’est dans ces moments-là que j’ai décroché. Bref. J’ai clairement des tonnes de choses à dire sur ce livre, ce qui témoigne, mieux que n’importe quoi d’autre, que ça vaut la peine de le lire. & il y a beaucoup de choses que j’ai aimées dans ces vignettes – mais je pourrais pas en recommander la lecture sans certaines réserves.

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